L’événementiel vu par des pros du secteur

Durée 2 minutes

L’événementiel emploie plus de 10 000 salariés en France, dont les trois quarts sont bac +5, dans des métiers très variés : conception, organisation, promotion, réalisation. Deux professionnels témoignent.

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L’événementiel ? Tout le monde pense savoir plus ou moins de quoi il retourne et chacun se fait sa propre idée sur le sujet. Mais, surprise, personne n’imagine la même chose ! Normal : le secteur de l’événementiel est d’abord marqué par sa grande diversité. Diversité des événements possibles, diversité des métiers impliqués, diversité des entreprises du secteur, diversité des clients, diversité des contextes…

Alors qu’en pensent ceux qui vivent l’événementiel au quotidien, à des postes clés, depuis plusieurs années ?

Nina B. est account manager (le professionnel qui gère la qualité de l’expérience client afin de le fidéliser) pour une plateforme organisatrice d’événements virtuels, 100 % en ligne, et d’événements hybrides, c’est-à-dire en partie en ligne et en partie en physique.

Sébastien G. est responsable marketing de l’offre chez le numéro un de l’organisation de salons professionnels : dans ce secteur en perpétuelle évolution, il anticipe et prépare les produits et services de demain.

Tous deux ont déjà effectué de riches parcours et ont la passion de l’événementiel chevillée au corps. Voici leurs regards croisés sur cette filière d’avenir pas comme les autres.

L’image extérieure du secteur est plutôt cool, son quotidien l’est parfois moins

Si vous êtes à la recherche d’un job tranquille, avec une progression de carrière millimétrée, passez votre chemin. Nina B. met tout de suite les choses au clair : « C’est avant tout des métiers de terrain avec, lorsque l’on est sur site, des semaines où l’on travaille 14 heures par jour. »

Il ne faut pas sous-estimer la difficulté du métier. On est très loin de l’image "coupe de champagne". Il y a une grande partie du travail qui est ingrate. On ne cherche surtout pas à être dans la lumière. On doit s’effacer au profit de l’événement et accepter de travailler pendant des semaines pour un événement qui dure trois jours et à la fin duquel tout le monde passe à autre chose.

Sébastien G.

Des métiers passion dont l’humain est le vrai moteur

En contrepartie des fortes exigences des métiers de l’événementiel, tous ceux qui y font carrière témoignent de la presque "addiction" engendrée par le rythme particulier du cycle de préparation minutieuse, suivi de l’intensité de l’événement lui-même. Sébastien G. met en avant l’énergie insufflée par l’effort en équipe : « Il y a une pression importante, mais saine. L’équipe d’un événement va travailler un mois et demi, avec des nuits de quatre ou cinq heures de sommeil, il y a aussi les moments off passés ensemble, alors quelque chose se crée, comme une famille. Les jeunes qui viennent ont d’ailleurs parfois du mal à partir. Et puis, on fait énormément de rencontres humaines enrichissantes. Dans une même journée on peut échanger avec des politiques de premier plan et, le soir à 22 heures, dans un hall vide, échanger un long moment avec l’agent de sécurité. »

L’événementiel, on aime ou on n’aime pas. C’est un milieu extraordinaire par la richesse de connaissances que l’on acquiert, de connexions que l’on fait, d’expériences que l’on vit. En termes d’émotions, j’ai vécu des choses exceptionnelles.

Nina B.

Le profil type du pro de l’événementiel n’existe pas

Sébastien G., lui-même ancien alternant, a été directeur de la communication dans le secteur de la finance avant de bifurquer vers l’événementiel : « C’est un métier à 360° dans lequel de nombreuses compétences entrent en jeu. Idéalement, nous recrutons au niveau master. Dans l’événementiel, l’alternance est intéressante parce qu’elle permet de travailler dans la durée sur des missions de fond. » Nina B., issue d’une école de commerce, a découvert la réalité de l’événementiel d’abord à travers des stages, puis différents postes en Suisse et aux États-Unis : « Pendant mes études, je visais exclusivement les relations presse. J’ai voulu faire un stage dans l’événementiel pour me convaincre que ce n’était pas ma voie. Et puis, j’ai découvert que j’avais vraiment cela dans mon ADN. De même, je ne voulais pas travailler dans le digital et, aujourd’hui, c’est ce que j’aime. » Nina B. ne se lasse pas de l’éventail des possibles qu’offre le secteur de l’événementiel : « En sept ans, j’ai déjà fait quatre ou cinq métiers, proches les uns des autres, mais différents : de la coordination d’événement, du marketing, de la finance, du droit des contrats, du commercial. »

Quel avenir ?

En 2020, l’événementiel a été secoué par la crise sanitaire mondiale. Mais comme il s’agit d’une filière dont la marque de fabrique est l’adaptabilité, ce quasi-coup d’arrêt a été mis à profit pour accélérer la digitalisation déjà bien engagée des métiers. Les événements 100 % en ligne ont permis de sauver une part de l’activité. « Le présentiel va reprendre toute sa place pour créer des expériences encore plus exceptionnelles », anticipe Nina B. « L’événement physique revient en force, confirme Sébastien G., tout le monde n’attend que cela. Le digital n’est pas une fin en soi, il est utile parce qu’il est au service d’événements réels. Comment créer un esprit d’équipe sans la présence ? En revanche, un salon annuel n’occupe l’actualité que les trois mois qui le précèdent et le mois suivant. Quatre mois sur douze, c’est insuffisant. Aujourd’hui, l’objectif que permet d’atteindre le digital est d’entretenir tout au long de l’année la communauté constituée pas les milliers de visiteurs et les autres personnes concernées. »

Pour en savoir plus

L’essentiel de l’événementiel

De Directeur commercial à Agent de sécurité, les métiers de l’événementiel sont nombreux et variés.

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Le secteur de l’événementiel a su s’adapter à la transition numérique en créant de nouveaux métiers et en proposant des services innovants.